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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Les Femmes d'Hitler - Guido Knopp




    Critique publiée par Woland le 14-09-2006

    Le titre allemand : "Hitlers Frauen und Marlene" est moins réducteur et je précise tout de suite que ce livre n'est en rien une hagiographie d'Adolf Hitler et de ceux qui l'encensèrent et l'aidèrent à devenir ce qu'il fut.

    En l'occurrence, ici, on parle surtout des femmes qui, à un titre ou à un autre, tinrent une place dans sa vie.

    Magda Behrend tout d'abord, mieux connue sous le nom de son second et dernier époux comme Magda Goebbels. Des six femmes évoquées dans ce livre, c'est elle qui, probablement avec Marlene Dietrich, ennemie jurée du régime nazie et aussi, dans de moindres proportions, Winifred Wagner, la belle-fille du célèbre compositeur, produit la plus forte impression.

    Née pauvre et enfant naturelle, entretenue cependant par son père biologique qui la fit éduquer dans un pensionnat en Suisse, fortement attachée par la suite à Richard Friedländer, juif non pratiquant qui épousa sa mère, elle eut, jeune fille, des amitiés sionistes dépourvues de toute ambiguïté. Attirée par le luxe et la sécurité, elle épousa en premières noces un riche industriel plus âgé qu'elle, Quandt, dont elle eut un fils, Harald, le seul de ses enfants qui était appelé à lui survivre. Après son divorce, se sentant "inutile", s'ennuyant sans doute, elle assista par curiosité à l'un des fameux discours d'Adolf Hitler et là, ce fut le coup de foudre.

    Coup de foudre réciproque que seule la sexualité extrêmement complexe du Führer l'empêcha de conclure. Hitler trouvait Magda Quandt belle, cultivée et intelligente - ce qu'elle était. Mais, pour diverses raisons - il faut lire "Hitler avant Hitler" de Jacques Brosse" pour s'en faire une idée plus exacte - il était pour lui impossible de prendre Magda pour maîtresse. Pour la conserver le plus près de lui, il lui fit épouser son âme damnée, Joseph Goebbels, futur ministre de la Propagande du Reich - celui que Marlene Dietrich surnommait "ce nain grotesque."

    Lucide, Magda déclara elle-même : "J'aime mon époux, mais mon amour pour Hitler est plus fort. Pour lui, je serais prête à offrir ma vie. J'ai compris qu'Hitler, hormis Geli, sa nièce, ne pouvait plus aimer une femme, que son seul amour, comme il dit toujours, était l'Allemagne. Alors, alors seulement, j'ai accepté d'épouser le docteur Goebbels : désormais, je pourrais être auprès du Führer."

    Première dame du Reich comme ne le fut jamais Eva Braun, laquelle resta toujours dans l'ombre, Magda donna à Goebbels un garçon et cinq filles. Puis, le 1er mai 1945, au lendemain du double suicide d'Hitler et d'Eva, elle qui était "prête à donner sa vie" pour son Führer offrit aux mânes de celui-ci le sacrifice de ses six enfants.*

    Elle les avait habillés de blanc, avait demandé à un médecin de leur injecter un somnifère mais ce fut elle qui leur injecta le poison. Après quoi, cette femme qui avait déclaré, en 1941 que la femme ne trouvait son bonheur que dans la maternité, se donna la mort.

    Elle qui avait eu tant de pouvoir ne leva jamais un seul doigt pour sauver celui qui lui servit si longtemps de modèle paternel, Richard Friedländer. Celui-ci fut déporté dans un camp sur ordre même de Goebbels.

    Passons sur Eva Braun qui, selon un historien, fut "une déception de l'Histoire." Knopp la décrit comme pratiquement tout le monde l'a fait : superficielle, narcissique, ne vivant que pour une seule obsession, Hitler, et refusant systématiquement de s'intéresser à tout ce que celui-ci ordonna. Sa seule "gloire", si l'on peut dire, est d'avoir rejoint Hitler à Berlin alors que tous ceux qui lui devaient tout (Himmler, Goëring, Bormann par exemple) quittaient le navire.

    Winifred Wagner, elle, était d'origine anglaise puisque son nom de jeune fille était Williams et qu'elle était née en Grande-Bretagne. Mariée à Siegfried Wagner, l'héritier homosexuel de Richard et de Cosima, on ne peut pas dire qu'elle eut une vie de couple très heureuse. Mais dès avant son mariage, elle était déjà une "wagnérienne" convaincue. Knopp laisse avec bon sens de côté tout ce qui a été dit sur l'anti-judaïsme qui existerait dans les opéras de Richard Wagner et se borne à rappeler que, tout comme l'oeuvre de Nietzsche fut "réécrite" par sa soeur, le contexte des opéras de Wagner fut interprété par son beau-fils, Huston Stuart Chamberlain.

    En ce qui concerne Winifred elle-même, nul ne peut nier que, toutes les fois qu'elle le put, elle intervint directement auprès d'Hitler en faveur d'artistes juifs et/ou homosexuels. Ils témoignèrent d'ailleurs en sa faveur lors de son procès en dénazification, en 1946.

    Ce qui ne l'empêcha pas de déclarer cinq ans avant sa mort, en 1975, dans un entretien filmé qui fit scandale :

    "Je regrette très profondément [les crimes monstrueux] que l'on fait porter à Hitler. Mais pour moi, dans ma relation personnelle, cela ne fait aucune différence."

    Morte à plus de 100 ans, la cinéaste Leni Riefenstahl, dont les films documentaires qu'elle réalisa pour les Nazis - dont "Les Dieux du Stade" - brillent encore aujourd'hui par leur perfection technique avait bien plus de personnalité que la petite Eva Braun. Après la défaite, elle s'acharna à prétendre qu'elle ignorait tout et qu'elle n'avait jamais travaillé pour le Reich que pendant 7 mois. Son procès de dénazification la définit, elle aussi, comme une "suiviste" et rien de plus. Je l'avoue, le personnage ne m'a jamais beaucoup intéressée et les pages que j'ai lues sur elle me laissent toujours aussi perplexe même si j'apprécie sa combativité naturelle.

    De la Suédoise Zarah Leander, qui fut la grande star du cinéma nazi avec des films comme "Paramatta, bagne de femmes" par exemple, on peut dire en tous cas qu'elle ne pensa jamais qu'à l'argent. Si les USA avaient été plus proches de la Suède que l'Allemagne, sans doute y serait-elle allé travailler. Son départ pour l'Allemagne nazie et son engagement à la UFA furent avant tout inspirés par la proximité des deux pays. De plus, la Suède resta longtemps neutre par rapport aux gouvernants nazis.

    En tous cas, dès 1943, après Stalingrad, quand l'argent commença à manquer dans les caisses de la UFA, la Leander repartit pour son pays natal dont les habitants lui tinrent d'ailleurs rigueur de sa prise de position pro-nazie même si, toute sa vie, elle se présenta comme une "idiote politique." En 1948 par contre, elle fit un come-back intéressant en Allemagne où sa voix superbe charmait toujours autant.

    Pas plus que Riefenstahl, Leander n'intervint pour les artistes juifs avec lesquels elle avait travaillé. Il faut dire que son credo, ô combien altier, fut très tôt celui-ci : "Je suis la Leander, et cela doit suffire."

    Face à ces adoratrices d'Hitler, Knopp oppose Maria-Magdalena Von Losh, mieux connue sous le nom de Marlene Dietrich. Pour elle, la République de Weimar, si corrompue qu'elle eût été, demeura toujours l'époque où elle avait goûté à la liberté et aussi à ses premiers succès comme chanteuse et danseuse. Puis, il y eut "L'Ange Bleu", qui scandalisa les conservateurs mais enthousiasma les pontes de la Paramount, et le départ, dès 1930, pour les USA, avec Joseph Von Sternberg, "ce juif dégénéré" (Julius Streicher dixit).

    Dietrich, qui demanda à être incinérée auprès de sa mère, à Berlin, resta toujours profondément allemande - elle le disait elle-même. Mais, mieux que personne, elle sut prouver que, en ces années d'horreur, allemand n'était pas forcément synonyme de nazi. Qu'on aime ou pas les personnages qu'elle joua (cf. "Marlene Dietrich par sa fille" - Maria Riva) ausi bien sur l'écran que dans la vie, qu'on la tienne pour un ange de maternité ou un démon d'indifférence, on ne peut pas, on ne doit jamais l'oublier.

    * : il faut préciser qu'Hitler lui-même tenta jusqu'au bout de la convaincre de confier ses enfants à la pilote Hannah Reitsch afin qu'ils puissent quitter Berlin en sécurité. Sur ce plan, Magda refusa d'obéir à "son" Führer.


    Le critique : Woland
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