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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Chroniques de Billancourt - Nina Berberova




    Critique publiée par Stéphane BRET le 24-08-2011

    Billancourt : ce mot évoque à coup sûr les beaux jours de la classe ouvrière, les temps de l’industrialisme triomphant. Il fait référence, géographiquement, à l’implantation des usines Renault dans une banlieue située au sud-ouest de Paris qui s’appelait alors Billancourt. Très demandeuse de main-d’œuvre au sortir de la première guerre mondiale, l’industrie française recrute ; par ailleurs, le choc de la révolution russe de 1917 fait s’enfuir les « Russes blancs », parmi lesquels des anciens militaires des armées blanches. Certains d’entre eux, à la recherche d’un nouveau foyer, seront recrutés par Renault, dans ses usines de Billancourt.

    Les Chroniques de Billancourt ne sont pas une restitution ni une description complète des conditions de travail régnant alors dans l’industrie des années 30 .Rédigées de 1928 à 1934, elles dépeignent l’adaptation des nouveaux migrants à un environnement étranger, leurs efforts pour entretenir des liens communautaires, pour alimenter de vieux rêves déjà nés avant l’exil de leur bien-aimée Russie. La plupart des protagonistes décrits dans ces chroniques résident à l’hôtel Le Caprice, type d’établissement hébergeant à bon marché les ouvriers à cette époque.

    Evoquant le déroulement d’un bal du 14 juillet, l’auteure y rajoute une touche d’ironie à propos du comportement de ses compatriotes : « Le complié vestone (prononcé à la russe) pincé à la taille, de couleur bleue ou noire, épousait parfaitement la silhouette cavalière de celui qui le portait .On se sentait tous fiers de croiser un tel complié vestone. »

    Toutefois, Nina Berberova ne tombe jamais dans le piège de l’appel trop facile à un folklore exotique ; les personnages décrits souffrent aussi .A propos de Kozlobabine, l’un des membres de cette communauté : « Dieu sait dans quel état il aurait été puisque rien que la vue des lampions l’avait fait pleurer, lui un homme que la vie avait obligé à lutter et quel est, aujourd’hui, l’homme qui n’est pas habitué à lutter dans la vie ? Moi, je n’en connais aucun ! »

    Les chroniques sont marquées par l’ironie, sans qu’une douleur sous-jacente à la condition de ces gens, l’exil dans une terre étrangère aux conditions d’accueil très rudimentaires, ne soit jamais complètement absente. « Les années passèrent. Ceux qui avaient été nourris au sein sur la place Nationale furent envoyés à l’école(...) Billancourt changeait, oscillant d’un côté ou de l’autre tel un brin d’herbe entre les mains commerçantes de moussiou Renault.» La vie de cette communauté, décrite aussi avec tendresse et compassion, pourrait être résumée par une phrase incluse dans la dernière chronique de l’ouvrage : « Telle était notre vie, Billancourt ne croyait pas aux larmes. Par une honnête existence, par notre place en ce monde nous contribuions avec notre travail, nos forces, notre sueur malodorante, notre labeur parfumé d’ail et d’alcool à l’équilibre mondial. »

    N’est-ce pas le plus bel hommage que l’on puisse rendre au sort d’un travailleur immigré sur la planète entière ?


    Le critique : Stéphane BRET
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