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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Chimères - Nuala O'Faolain




    Critique publiée par Woland le 06-03-2009


    Rédactrice à la section Voyages de l'Agence Newswrite, Kathleen prend conscience des non-dits que recèle son existence lorsque son collègue, Jimmy, décède de façon brutale. La mort de Jimmy, c'est la faille par laquelle va s'engouffrer le passé, ce passé qui, inexorablement, prend ses racines en Irlande. L'Irlande des années soixante-dix où Kathleen a vu sa mère mourir d'un cancer, faute des soins appropriés que lui refusait l'impitoyable morale catholique de l'époque : une femme portant un enfant, même si elle souffrait le martyre, n'avait pas droit à la chimiothérapie.

    Après le décès de la malheureuse, Kathleen a fui son père, sa famille, son pays. Elle a fait sa vie à Londres, elle a passé près de trente ans à s'efforcer d'oublier. Avant tout qu'elle était irlandaise. Mais maintenant, elle veut se rappeler, elle veut comprendre comment un pays possédant une morale aussi arriérée peut encore lui inspirer une telle passion.

    En parallèle de l'enquête qu'elle va mener sur elle-même et les siens, Kathleen tentera de résoudre un fait divers qui fit scandale au milieu du XIXème siècle : l'épouse d'un landlord* aurait eu pour amant un jardinier et homme à tout faire irlandais, le tout sur la toile de fond de la Grande Famine.

    Epais, foisonnant, le roman de Nuala O'Faolain fait alterner passé et présent en une espèce de manège kaléidoscopique dont la vitesse ne cesse de s'accroître au fur et à mesure que l'on avance dans sa lecture. Le ton est à la fois chaud et intimiste, le drame côtoie le rire et l'Histoire, une Histoire bien partie pour rattraper les Britanniques, fait ici plus d'une apparition particulièrement saisissante.

    L'Européen que l'on ne cesse d'abreuver d'images et de livres sur les horreurs des deux dernières guerres, sur les méfaits de notre colonisation, sur les crimes atroces commis tout récemment encore dans les Balkans par les deux camps en présence, reste sans voix devant les procédés génocidaires - il n'y a pas d'autre mot - employés par les Anglais en Irlande lors de l'épidémie de mildiou qui allait plonger tout un peuple dans l'horreur de la famine quotidienne. Comment se fait-il que jamais, dans notre paysage audiovisuel (pour ne citer que lui) on n'évoque la chose autrement que par quelques mots, sans plus ? Comment ose-t-on passer sous silence ces gros propriétaires anglais qui, plutôt que de soutenir leurs fermiers irlandais, les laissèrent littéralement crever de faim à la porte de leurs manoirs ?

    Très consciemment, le gouvernement britannique et une bonne partie des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté ont tenté de faire périr le peuple gael dans son intégralité. Et tout cela, pour des motifs à la fois religieux et politiques.


    Tant pour la qualité de son récit que pour la vision profondément humaine qu'il donne de l'Irlande et de son Histoire, on ne saurait trop recommander la lecture de "Chimères." ;o)

    * : un landlord littéralement "seigneur de la terre", était un gentilhomme anglais qui, du fait de l'occupation britannique en Irlande, s'était approprié un domaine. Ses fermiers, par contre, étaient irlandais. Le landlord, comme tout seigneur digne de ce nom, devait aide et protection à ceux qui travaillaient sur son domaine. Pendant la Grande Famine du milieu du XIXème siècle, ces prétendus aristocrates laissèrent leurs fermiers et leurs familles mourir littéralement de faim plutôt que de les aider à affronter le fléau du mildiou.


    Le critique : Woland
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