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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    La Cloche d'Islande - Halldor Kiljan Lax




    Critique publiée par Woland le 02-02-2007

    Par une étrange coïncidence, je postais tout à l'heure sur Kenzaburô Ôé qui fut Prix Nobel de littérature en 1994 et voici maintenant celui qui reçut le même prix, mais en 1955, pour "avoir ressuscité l'ancienne tradition narrative islandaise."

    Né en 1902 dans le milieu paysan, à Laxness qui, plus tard, lui servira de pseudonyme, Halldór Gudjonsson arrête ses études avant d'avoir obtenu son baccalauréat. Mais cela fait déjà un certain temps qu'il écrit. Rebelle-né, il s'insurge contre la religion d'Etat - le prostestantisme luthérien - et ira jusqu'à se convertir au catholicisme en 1923. Il abjurera d'ailleurs un peu plus tard mais il faut dire à sa décharge qu'il est aussi, en Islande, le traducteur de Voltaire.

    C'est un grand voyageur : Paris d'abord où il approche le mouvement Dada et les Surréalistes ; les USA et surtout la Californie ensuite (à Hollywood, ses scénarii ne sont d'ailleurs pas passés à la postérité) ; le Canada ; l'URSS qui le verra adhérer à l'idéologie communiste jusqu'en 1956 où, une fois de plus, il rompt avec éclat. A la fin de sa vie - il vécut très vieux, centenaire à deux ans près - revenu dans son pays natal, il se tourna vers les systèmes philosophiques orientaux, notamment le Taoisme.

    Et puis, bien sûr, il écrit. "La Cloche d'Islande" passe pour son chef-d'oeuvre. Je ne saurais le dire puisque c'est le premier ouvrage de Laxness que je lis mais une chose est sûre : cet étrange roman est une espèce de météorite, la trace et la résurrection d'un passé qui a permis au peuple islandais de survivre à l'occupation danoise et de finir par en triompher.

    Certes, on peut le résumer mais en aucun cas, on ne saurait donner au lecteur une idée exacte de son style, épique, foisonnant, une espèce de chaînon manquant entre la littérature moyen-âgeuse et la littérature moderne : c'est un peu comme si, en s'appuyant sur le passé littéraire de son peuple, issu de l'oralité la plus pure et retranscit dans les sagas, Laxness avait façonné une chanson de geste moderne où tiendrait toute l'Histoire de son pays.

    La construction répartit l'action en trois parties :

    1) la première, "La Cloche d'Islande", a pour personnage principal un paysan pauvre mais matois, nommé Jon Hreggvidsson. Ses aventures sont un mélange de Rabelais et de Swift. Jon est ce que l'on peut appeler un mauvais sujet mais, s'il passe beaucoup de temps à voler, c'est qu'il est pauvre, que les Danois ont interdit aux Islandais de commercer avec tout autre pays que le Danemark et que la vie est, comme d'habitude, particulièrement pénible aux humbles. Jon dérobe un bout de corde - cette corde soutenant la fameuse cloche qui, selon la légende, existait bien avant que l'Homme abordât en Islande - afin de s'en faire une ligne. Comme, quoique pauvre, il se veut libre, il se permet aussi quelques plaisanteries malvenues envers le roi du Danemark. A partir de là, il se retrouve flagellé, en prison et bientôt condamné à la pendaison. Mais la fille du gouverneur s'interpose et le fait évader, le chargeant au passage d'une mission pour son amant, Arnas Arnaeus, Islandais émigré au Danemark ...

    2) dans la deuxième partie, "La Vierge Claire", c'est Snaefrid qui accède au rôle principal. Seize années se sont écoulées depuis qu'elle a confié son message à Jon. Elle a épousé sans amour un junker fort porté sur l'eau de vie, Magnus de Braedratunga. Le couple est sans enfants mais, en raison des habitudes de dilapidation et de boisson du mari, est pratiquement ruiné. Bientôt, ils seront expulsés de leur domaine. Mais il y a plus grave : le père de Snaefrid, le gouverneur, est menacé de déchéance pour certains jugements - dont celui de Jon Hreggvidsson - qui ont été prononcés sous son administration. Arnas Arnaeus revient en effet au pays pour en juger, mandaté par le roi du Danemark ...

    3) la troisième et dernière partie - la plus brève : 18 chapitres pour 20 dans chacun des volets précédents - "L'Incendie de Copenhague", on voit Snaefrid, qui a renoué commerce amoureux avec Arnas, mener une lutte longue, difficile et dangereuse pour que lui soit restitué le domaine que possédait son mari, dont elle est désormais veuve.

    Avec ces trois points, on n'aura dessiné que le squelette de cette épopée, mais au moins pourront-ils servir de points de repère au lecteur, un peu dépaysé sans doute par les noms islandais mais aussi par le matériau lui-même et la façon dont Laxness l'a forgé, de cette épopée irracontable et prodigieuse où se nichent toute l'âme d'un pays et le souvenir inoublié des guerriers nordiques et celtes - eh ! oui ! celtes, la chose est prouvée et ce n'est pas un hasard si, lorsqu'il se convertit au catholicisme, Laxness choisit "Kiljan" comme second prénom - qui, les premiers, peuplèrent l'Islande.

    A lire à haute voix, pour ne pas trop s'y perdre et goûter toute l'art du conteur (traduit par Régis Boyer, un inconditionnel) ainsi que son amour, immense et je suis tentée d'écrire indicible, pour son pays, l'Islande.


    Le critique : Woland
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