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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Au Bonheur des Dames - Emile Zola




    Critique publiée par Woland le 04-01-2007

    A nous qui vivons à l'époque des achats et de la vente en ligne, "Au Bonheur des Dames" risque de faire bientôt figure de témoignage sur la naissance d'un monde désormais pris de vitesse par la technologie : celui des grands magasins.

    C'est en effet l'histoire de cette révolution économique que Zola nous conte avec celle du "Bonheur des Dames", cette boutique plutôt obscure et tranquille que la mort de Mme Hédouin a laissée en héritage à Octave Mouret. Déjà que, du vivant de sa femme, Octave y avait introduit beaucoup d'innovations et en avait doublé le chiffre d'affaires, depuis qu'il est veuf, il est passé à la vitesse supérieure. Son "Bonheur" enfle et éclate de bonne santé, se nourrissant, tel un vampire, aux dépens des petits commerces qui l'entourent : chapellerie, ganterie, etc, etc ...

    Ne lui résistent plus dans le quartier que deux irréductibles : Baudu, le drapier du "Vieil Elboeuf" et Bourras, le vieux et colérique marchand de cannes et de parapluies. Mais des sommets où il s'est solidement installé, séduisant les hommes par la pluie d'or qu'il leur fait miroiter et les femmes par les seules qualités de son physique et de son tempérament d'amant, Mouret ricane sous cape : il sait que, un jour où l'autre, la déchéance viendra, pour Baudu comme pour Bourras.

    Grâce à l'appui de sa maîtresse, Mme Desforges, il parvient à étendre ses locaux de telle manière que les deux malheureux se trouvent littéralement écrasés par le "Bonheur." Et puis, douillettement installé dans ses affaires florissantes, soutenu par son entregent et son incontestable talent de ce que l'on ne nomme pas encore un bussiness-man, il attend.

    Le Destin va s'amuser à lui tendre un piège en lui jetant dans les bras - et dans le coeur, ce qui est plus grave pour un homme de cette trempe - la nièce de Baudu, Denise, qui, fraîchement débarquée de Normandie à la mort de ses parents et ayant dans ses bagages ses deux frères, plus jeunes qu'elle, a vraiment besoin de travailler. Son oncle Baudu ne pouvant évidemment pas l'embaucher, la voilà contrainte de quémander un poste en face, au "Bonheur." On y prend cette vendeuse d'apparence falote et effacée, qui ne paie guère de mine, uniquement sur ordre du patron, lequel tente ainsi un geste envers Baudu. Mais les débuts de la pauvre Denise sont très durs.

    Ce qui fournit à Zola l'occasion de nous brosser un portrait saisissant de ce qui était la vie des employés de magasin de l'époque : toujours debout et forcés de sourire et de subir toutes les avanies infligés par les clientes ; trottant des heures à travers les dédales du "Bonheur" pour accompagner un tel ou une telle et ses achats ; mal logés, à peine mieux nourris mais vêtus de soie et d'élégance car il fallait paraître.

    A l'exemple du Paradou de "La Faute de l'Abbé Mouret", le "Bonheur" a tout d'une gigantesque plante semi-exotique et plus ou moins malveillante, qui pousse ses racines aux quatre coins du quartier en étouffant au passage ces végétaux malingres que sont les petits commerces. Zola le fait aussi parfois machine, machine aveugle et épouvantable qui broie sous ses pistons tous ceux qui ne peuvent la suivre dans sa marche vers le progrès et le succès. Bref, "Au Bonheur des Dames" a quelque chose de Protée.

    En dépit de tout, de la mort de Geneviève, la cousine de Denise, qui se laisse aller complètement lorsque son fiancé la quitte pour s'amouracher d'une vendeuse du "Bonheur", de la ruine de Baudu et de Bourras, bref de tous ceux que le grand magasin triomphant foule aux pieds de sa réussite sans précédent, ce roman, moins caricatural, moins féroce sans doute que le très voltairien "Pot-Bouille", se détache comme le plus doux et le plus optimiste dans la série des Rougon-Macquart. Pour une fois notamment, l'intrigue amoureuse centrale, celle de Mouret et de Denise, se termine bien et l'on peut y voir, en quelque sorte, la victoire d'une certaine Bonté sur l'Egoïsme affairiste.

    On peut évidemment lire ce volume sans se soucier de "Pot-Bouille" mais le puriste préférera tout de même, je le pense, ne pas se passer de ce dernier.


    Le critique : Woland
    Note :
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