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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Mémoires d'Agrippine - Pierre Grimal




    Critique publiée par Woland le 15-12-2007


    Arrière-petite-fille d’Octave-Auguste, fille de Germanicus, nièce de Claude, sœur de Gaius (qui deviendra Caligula), mère de Nero, Agrippine – dite « la Jeune » par opposition à sa mère – est l’un de ces personnages que l’Histoire a diabolisés à plaisir. Au-delà d’une prose fluide mais sévère, les « Mémoires » que lui prête Pierre Grimal ont le mérite de nous restituer, de cette femme énigmatique, complexe et contradictoire une image qui tient compte à la fois de son "roman familial" - qui se confond avec la dynastie julio-claudienne - et du contexte où elle vécut.

    Agrippine naît en Germanie, où l’empereur Tibère a envoyé son père, Germanicus, qu’il avait choisi officiellement pour successeur. Elle grandit aux côtés de sa mère, à qui elle doit son prénom et dont elle sera presque jusqu’au bout l’ultime soutien. En effet, après l’assassinat de Germanicus – assassinat perpétré sur l’ordre vraisemblable de Tibère – la méfiance de l’Empereur se retourne contre celle qui lui a survécu. Il la fait exiler sur une île où, quelque temps plus tard, elle périra dans des conditions demeurées suspectes.

    Agrippine verra aussi ses deux frères aînés, Drusus et Nero, emprisonnés puis assassinés, toujours sur ordre de l’imperator. C’est encore Tibère qui s’opposera à ce que son frère, Gaïus, revête à l’âge requis la toge prétexte qui symbolise son accession à la majorité. Et c’est toujours Tibère qui interdira au premier époux d’Agrippine, Domitius Ahenobarbus – qui, lui, descendait de Marc-Antoine – de lui faire des enfants.

    Ce n’est donc qu’à la mort du tyran et alors que son frère Gaïus lui succède qu’Agrippine peut mettre au monde le petit garçon qui, dans ses veines, mêle les sangs ennemis d’Octave et d’Antoine : Lucius Claudius Domitius Nero.

    De cet enfant qui devient à partir de ce jour sa seule raison d'exister, elle est pourtant obligée de se séparer lorsqu’elle-même se voit exilée par Caligula qui, à cette époque, commence à montrer de plus en plus nettement les signes de folie qui le conduiront à sa perte.

    Quand son oncle Claude, appelé au pouvoir par les prétoriens après l’assassinat de Caligula, la fait revenir à Rome, Agrippine revoit enfin Nero mais doit se résigner à le renvoyer une fois de plus chez sa tante Lepida. Claude vient en effet d’épouser la toute jeune Messalina (15 ans et demi), dont il aura Octavie et Britannicus. Et la nouvelle impératrice n’entend pas partager avec qui que ce soit l’influence qu’elle possède sur son mari. Dans la crainte d’un complot qui priverait son fils de la vie, Agrippine se soumet et ronge son frein.

    Elle se remarie avec le riche Crispus mais ce n'est que huit longues années plus tard, lorsque Messalina est exécutée par les affranchis de Claude, qu'elle parvient à récupérer définitivement son fils.

    Faisant fi de l’inceste, Agrippine épouse alors son oncle et devient « Augusta. » Il lui faut peu de temps pour convaincre Claude d’adopter Nero, puis de le désigner comme successeur, au mépris des droits de Britannicus. Au décès de Claude d’ailleurs – empoisonné sur l’ordre d’Agrippine – c’est Nero que Sénèque et Burrus, ses précepteurs, présentent aux Prétoriens. Le choix de l’armée est ratifié par le Sénat : Nero devient officiellement empereur.

    Cependant, poussé par son ancien précepteur, Sénèque, le nouveau monarque n’entend pas que celle qui lui a offert le trône des César lui dicte sa conduite politique : après tout, Agrippine n’est qu’une femme. Puis survient Poppée, pour laquelle il répudiera Octavie, sa première épouse. Or, Poppée, prototype de la femme-fatale antique bien plus que ne le fut Messalina, réclame la tête d’Agrippine. Sans doute a-t-elle flairé que, pour recouvrer son emprise sur Nero, l'Augusta est prête à commettre un nouvel inceste - envers lequel Nero n'est pas sans ressentir une espèce de fascination qui définit à merveille les rapports on ne peut plus freudiens qu'il entretenait avec sa mère ...

    Mais Agrippine, femme impérieuse et colérique, a commis l’imprudence de laisser entendre que, si son fils ne changeait pas d’attitude envers elle, elle pouvait très bien se tourner vers Britannicus et le faire porter au pouvoir. Du coup, Nero est acculé. Il fait empoisonner son frère et monte toute une comédie pour convaincre sa mère de le rejoindre à Baules, sur une galère, pour un luxueux banquet « de réconciliation. »

    Agrippine est heureuse mais soudain, de grands craquements, des cris … la galère coule. Bonne nageuse, l’ancienne « Augusta » - elle a été destituée entre temps - n’a aucun mal à regagner la côte. Mais elle a eu le temps de se retourner et de voir les membres de sa suite, maintenus sous l’eau jusqu’à l’asphyxie par les hommes de Néro. Désormais, elle sait et, retirée dans la maison familiale, elle attend les assassins que ne tarde pas à lui envoyer son fils.

    Lança-t-elle réellement à Anicetus la phrase fameuse : « Frappe au ventre ! » On ne le sait pas avec exactitude mais une chose est certaine : cette réplique féroce et digne résume à merveille le personnage que fut cette femme étrange, qui se croyait investie par les dieux de la mission de dominer Rome et l’univers et qui sacrifia tout à ses certitudes.

    Déjà, lorsque l’astrologue Balbillus avait dressé l’horoscope du bébé qu’était alors le futur Nero, il avait été dit à Agrippine : « Cet enfant règnera mais il tuera sa mère. » Ce à quoi la fille de Germanicus avait répondu – et ces paroles-là semblent, elles, authentiques : « Qu’il me tue pourvu qu’il règne ! »


    Un roman au style serré et austère qui nous force avec habileté à nous pencher un peu plus sur cette femme que l'analyse des méfaits du pouvoir qu'elle constate chez son frère, puis chez son oncle, n'empêche pas de tomber par la suite dans les mêmes ornières. Peu à peu en effet, Agrippine, hypnotisée par la soif de Puissance qui la tenaille, laisse sa part d'ombre l'emporter. Mais lorsqu'elle en prend conscience, elle réalise que c'est cette même soif qui contraint le fils tant aimé à la faire assassiner. Alors - alors seulement - avec ce stoïcisme propre aux Anciens, elle capitule.


    Le critique : Woland
    Note :
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