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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Le Bûcher des Vanités - Tom Wolfe




    Critique publiée par Woland le 04-01-2007

    Cinq années séparent "Le Bûcher des Vanités", paru en 1987, de l'"American Psycho" de Brett Easton Ellis. Cinq années sans doute décisives dans la montée en extrêmisme de la violence aux USA puisque, derrière la critique au vitriol d'une certaine société, le roman d'Ellis est un authentique festival "gore." Pourtant, si l'on a déjà lu l'un des deux ouvrages, automatiquement, on ne peut que songer à lui en se plongeant dans l'autre.

    A la différence de Patrick Bateman qui vit complètement déconnecté du monde qui est le sien, Sherman Mc Coy, le héros du "Bûcher ...", ne boit pas (ou alors très peu), ne se drogue pas, ne participe à aucune orgie. Solidement ancré dans un monde dont il se croira longtemps l'un des Maîtres avant de s'apercevoir que tout cela n'est qu'illusions, Mc Coy se veut bon père et plutôt bon mari. A cette exception près qu'il a épousé une femme un peu plus âgée que lui, qu'il approche de la quarantaine et que la chair est faible.

    Il a donc pris pour maîtresse la femme d'un richissime financier de la Cinquième Avenue, Maria Ruskin, belle plante pas trop sotte née dans le Sud des Etats-Unis et qui s'exprime en conséquence avec cet accent chantant, bien propre à adoucir les syllabes anglo-saxonnes, qui - nous le savons tous depuis "Autant en emporte le Vent" et Margaret Mitchell - est celui de la Caroline.

    Or, un soir qu'il va la chercher à l'aéroport alors qu'elle revient d'Europe, il rate une sortie pour rentrer sur Manhattan. Et voilà nos deux tourtereaux habillés sur mesure et chaussés de même à bord d'un coupé Mercédès haut-de-gamme au beau milieu du Bronx. La panique montant, ils tournent un peu en rond avant de repérer une rampe qui devrait les ramener sur la bonne voie. Et c'est alors que, devant eux, ils découvrent une roue de voiture abandonnée sur la chaussée. Sherman arrête sa voiture, descend pour dégager la route. Se dressent alors devant lui deux jeunes Noirs à qui le golden boy déboussolé prête immédiatement de mauvaises intentions. (Ce en quoi, on le verra plus tard, il n'avait pas tout à fait tort.)

    Pour ne pas être agressé, Sherman agresse mais le plus grave, c'est que, en manoeuvrant la voiture pour foncer droit devant eux, Maria, qui a pris le volant, heurte le deuxième Noir. Celui-ci s'étale et le drame peut commencer.

    La force de ce livre, qui était, je crois, un premier roman, c'est de dépeindre au lecteur un monde qui, de quelque côté qu'on le prenne, est fondamentalement truqué. Certes, Sherman est coupable de délit de fuite et de non assistance à personne en danger. Mais sa victime, qui omet de signaler la voiture qui a failli l'écraser aux infirmiers qui l'hospitalisent peu après pour un poignet cassé, se montre tout aussi lâche parce qu'elle craint d'apprendre ainsi à sa mère que, au moment de l'accident, elle se trouvait en compagnie d'un dealer bien connu des services de police.

    Et si le dealer en question finit par témoigner, ne vous y trompez pas : ce n'est pas par solidarité envers Henry Lamb, son frère de couleur, mais bel et bien parce que, coincé dans l'un de ses trafics, il espère que l'Attorney général se montrera clément envers lui s'il charge Mc Coy à mort.

    De même, le tapage orchestré autour de l'affaire Lamb-Mc Coy n'a rien à voir avec la soif de la justice. Ses fondements sont politiques : le maire de New-York, qui est blanc, s'est vu sifflé et conspué à Harlem, il a besoin de se refaire une santé tandis que le Procureur général, Abe Weiss, veut à tout prix être réélu à son poste. Parmi ses adjoints, Lawrence Kramer, qui nous apparaît tout d'abord comme assez sympathique, finit par se révéler le pire arriviste qui soit. Idem pour le journaliste britannique Peter Fallow qui, en perte de vitesse dans sa boîte, saute sur l'affaire pour reconquérir la confiance de son directeur - dont il finira d'ailleurs par épouser la fille. Quant au révérend Bacon, le pasteur noir qui lance l'affaire, il jongle trop avec l'argent pour s'affirmer aussi intègre et aussi désintéressé qu'il le prétend.

    Bref, en l'espace d'un peu plus de 900 pages en LP, Tom Wolfe empoigne son lecteur et le retourne comme une crêpe, avec une telle maestria qu'il se retrouve à l'épilogue prêt à soutenir Mc Coy et la seule personne qui défend encore la justice à ce moment là, le juge Kovitsky.

    Et pourtant, après le décès de Henry Lamb, vaincu par des intérêts politiques bien trop importants, Sherman Mc Coy sera définitivement immolé sur le bûcher de l'Opinion publique, cette entité monstrueuse qu'il est si facile de manipuler lorsque l'on détient les postes-clefs.

    En cette période de notre histoire où les medias marchent plus que jamais main dans la main avec les politiques, il faut lire "Le Bûcher des Vanités."


    Le critique : Woland
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